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Renouée du Japon (Fallopia japonica)


ETUDE EXPERIMENTALE
Analyses et résultats :

Les résultats définitifs ont été publiés à la fin de la période d'expérimentation de trois années (2002),
après validation par le groupe de suivi scientifique et technique.

Extrait de l'intervention de l'association ECHEL
aux
Journées Techniques Nationales "Renouées"
Actes JTNR (ECHEL 2003), pages 47-49

 

EXPERIMENTATION DE METHODES DE REGULATION NON CHIMIQUE DES RENOUEES DU JAPON


La surface colonisée par la renouée du Japon s'accroît, contribuant ainsi à la dégradation des milieux naturels (diminution locale de la biodiversité végétale et animale) ou à la banalisation du paysage avec des linéaires de berges qui ne présentent plus que des haies monotones de renouées. Cela peut aussi gêner l'accès des pêcheurs à la rivière ou dévaloriser des propriétés foncières. Il est donc nécessaire de mettre en place des stratégies de gestion de la renouée du Japon secondées par des techniques de lutte efficaces. C'est dans ce sens que l'Association Echel, en partenariat avec l'Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée-Corse et la Ville de Besançon, a mené une étude expérimentale de lutte contre la renouée du Japon. Cette plante se trouvant fréquemment à proximité des cours d'eau, il était impératif de trouver des alternatives aux procédés basés sur l'emploi de pesticides, ces derniers ne s'étant pas, en outre, révélés très efficaces.

I. LES RENOUEES DU JAPON

Ce sont en fait deux espèces de Fallopia que regroupe l'appellation "renouée du Japon" : Fallopia japonica, la renouée du Japon sensu stricto et Fallopia sachalinensis, qui est plus rare en France. Les deux sont envahissantes et prospèrent sur tous types de milieux (bords de routes, berges, falaises calcaires, …). Cependant, elles affectionnent plus particulièrement les milieux humides et drainants, ce qui fait qu'elles sont surtout localisées le long des cours d'eau. Les renouées du Japon se reproduisent de façon végétative, à partir de rhizomes souterrains, desquels croissent d'autres pieds. Ainsi, durant leur cycle biologique, les renouées du Japon n'ont de cesse d'accumuler des réserves dans les rhizomes pour assurer cette reproduction. Dans ce but, elles ont développé des stratégies de plantes pionnières et colonisatrices. Elles vont croître sur les terrains nus, avant que d'autres plantes ne s'y installent. Les premières pousses apparaissent dès la fin de l'hiver, en mars. La vitesse de croissance très élevée et la production d'une biomasse foliaire importante font que le secteur va être rapidement recouvert d'un tapis de renouées bloquant la pénétration de la lumière et empêchant le développement d'autres espèces. En outre, cette biomasse foliaire va capter un maximum de rayonnement solaire et garantir une photosynthèse au rendement très élevé. Les nutriments sont stockés dans les rhizomes qui atteignent plusieurs mètres de long et qui peuvent descendre jusqu'à deux mètres sous terre. La constitution d'un massif de renouées est donc très rapide et devient la source de dissémination de la plante. En effet, les graines étant stériles, c'est la propagation de fragments de rhizome par érosion des berges ou transport de terres contaminées pour des chantiers, qui contribue à la colonisation d'autres zones. Un morceau de 5 g de rhizome a 70 % de chance de redonner un individu.


 II. DEMARCHE EXPERIMENTALE ET TECHNIQUES UTILISEES

En se basant sur la biologie des renouées, nous avons choisi de mettre au point des procédés qui allaient continuellement perturber les renouées du Japon vis à vis de la constitution des réserves alimentaires dues à la photosynthèse et à l'absorption racinaire. Ces méthodes ont donc pour but de priver les renouées du rayonnement solaire et de leur opposer une concurrence forte vis à vis des nutriments disponibles dans le sol.

II.1. Les traitements testés
Tous les protocoles ont été mis en place après que les parcelles expérimentales ont été fauchées puis passées au rotavator. Pour juger de l'effet des traitements, nous avons gardé indemne une parcelle dite "témoin".
II.1.1. La plantation dense de ligneux
Le but de cette technique est de créer un couvert végétal suffisamment fermé pour que les renouées ne puissent faire la photosynthèse.
Nous avons sélectionné des espèces arborescentes et arbustives fréquentes dans les ripisylves de Franche-Comté, comme le noisetier, le fusain d'Europe, les saules, l'aulne et encore le frêne. La densité des plants était de 4 au mètre carré.
Ce traitement a nécessité un arrachage manuel une fois par mois, des pousses de renouées sur les 3 premières années, jusqu'à ce que l'ombre des arbres fût assez importante. Nous avons essayé de faucher avec une débroussailleuse à fil, mais il y avait toujours quelques plants atteints.
II.1.2. Plantation de ligneux avec pose de dalles rigides de paillage de fibres de bois
Cette méthode repose sur le même principe que la précédente. L'utilisation de dalles rigides avait pour objectif de limiter la pousse des renouées trop proches des plants, rendant ainsi possible une fauche mécanique tout en réduisant le risque de détérioration des plants. D'autre part, le nombre de plants était réduit de moitié puisqu'il y en avait deux au mètre carré.
Les espèces ligneuses étaient les mêmes que celles citées plus haut. L'entretien a demandé une fauche mécanique mensuelle durant la période de croissance des renouées.
II.1.3. Pose de paillage souple de fibres de bois (géotextile) avec plantation de ligneux
Toujours basé sur la gêne de l'activité photosynthétique des renouées, ce traitement a aussi été mis en place dans le but de réduire les coûts d'entretien au minimum.
Une fois la parcelle passée au rotavator, le géotextile a été posé sur le sol. Ensuite nous avons planté des ligneux à raison de 2 au mètre carré. Pour ceci des fentes ont été réalisées dans le géotextile. Ce dernier doit être choisi et posé avec soin et en respectant plusieurs points :
· préférer un géotextile non tissé pour que les renouées ne puissent profiter des mailles pour s'immiscer au travers, sa densité doit être d'au moins 1400 g/m2,
· faire chevaucher les toiles de sorte que lors d'une crue, l'eau ne s'engouffre pas sous les toiles au risque de les arracher,
· utiliser des agrafes pour fixer le géotextile (pas indispensable mais conseillé),
· poser des collerettes de géotextile autour des plants pour recouvrir les fentes, afin que les pousses de renouées ne puissent s'y insérer.
II.1.4. Reconstitution d'une prairie par semi dense d'herbacées
En effectuant un semi dense, le réseau racinaire des herbacées va gêner la nutrition racinaire des renouées. De plus, le chevelu racinaire très resserré des herbacées peut aussi limiter la croissance des pousses de renouées issues des rhizomes.
Les herbacées choisies étaient celles couramment rencontrées dans les prairies, à savoir le ray-grass, le trèfle blanc et la fétuque des prés, avec une proportion d'un tiers chacune.
L'entretien a consisté en une simple tonte mensuelle durant la période végétative des renouées.
II.1.5. Traitement thermique
Ce protocole a été imaginé comme alternative aux autres méthodes dans des cas où la fauche et la plantation de ligneux ou le semi d'herbacées ne sont pas réalisables : typiquement sur des berges empierrées, dépourvues de terre.
Nous avons utilisé une rampe thermique au gaz GPL. La flamme était appliquée sur les feuilles des renouées et au pied des bosquets pour brûler le rhizome. La fréquence était de un passage par mois.

II.2. Les sites d'expérimentation
II.2.1. Besançon (25)
Il s'agissait de berges en pente le long du Doubs, constituées de gravats et de remblais.
La densité de renouées était d'environ 20 pieds au mètre carré. Les parcelles expérimentales faisaient 50 m2.
De telles parcelles étaient intéressantes puisqu'elles nous ont permis de tester nos protocoles pour des situations où les massifs de renouée sont encore en phase de densification.
II.2.2. Villette les Arbois (39)
Ce site offrait des conditions radicalement différentes du précédent. Les parcelles, en bordure de la Cuisance, étaient planes et sur sol alluvial, donc très favorables à la renouée. Ceci était confirmé par la présence de massifs de renouées très denses, avec environ 50 pieds au mètre carré.

II.3. Les variables mesurées
Cinq placettes de 1 m2 ont été délimitées sur chaque parcelle. Toutes les renouées qui s'y trouvaient ont été prélevées. Nous avons mesuré la hauteur des tiges, leur diamètre et le nombre de pieds.
L'expérimentation a duré 3 ans, de 1999 à 2001. Selon les années, il y a eu 4 à 5 campagnes de prélèvement.
Les résultats indiqués plus bas sont la moyenne des données des cinq placettes.


III. RESULTATS DES EXPERIMENTATIONS

Dans cet article et à des fins synthétiques, nous présentons les données 1999 et 2001 concernant la densité et la hauteur des tiges, pour les expérimentations réalisées sur les berges du Doubs.

(...)

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Actes des Journées Techniques Nationales "Renouées" (Association ECHEL 2002)
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